Le Tombeau du maréchal Foch par Paul Landowski 
 

En 1929, Ferdinand Foch s’éteint à Paris à l’âge de 77 ans. Le Maréchal est alors considéré en France et à l’étranger comme le véritable vainqueur de la Première Guerre mondiale. Il est l’homme de toutes les batailles (la Marne, la Somme, Ypres…), mais aussi celui qui a lancé la dernière contre-attaque de
Rethondes, forçant les Allemands exsangues par quatre années de guerre à signer l’Armistice le 11 novembre 1918. Très vite, les hommages de la Troisième République lui sont rendus, on rebaptise des boulevards à son nom... ainsi qu'une des îles Kerguelen. Ce phénomène dépasse les frontières de France : une ville en Afrique du sud est nommée Fochville !  
 
                     Le tombeau du maréchal Foch.

C’est dans ce contexte que l’État décide d'installer sa sépulture aux Invalides, dans l’église du Dôme, auprès des grands militaires de la France. Le maréchal Foch ne reposera pas dans la crypte de l'église des Soldats (comme deux autres maréchaux de la Première Guerre, Robert Nivelle et Charles Mangin), mais bien dans l’une des chapelles latérales du Dôme, aux côtés des deux frères de l’empereur Napoléon Ier, Joseph et Jérôme Bonaparte. Reposant dans la chapelle nord-est, il partage cet honneur avec son vieil ami le maréchal Lyautey (1854-1934), installé dans la chapelle nord-ouest.
 

Vues du tombeau (face et dos).


 
La conception du tombeau est confiée à Paul Landowski (1875-1961), sculpteur officiel de la France durant l’Entre deux-guerres. Celui-ci décide de réaliser en bas-reliefs figurés trois côtés du tombeau. Sur les deux longueurs sont représentées les différentes armes de l’armée, de l’infanterie aux unités de chars. Ces deux « frises » de soldats se rejoignent sur le dernier côté historié (aux pieds du Maréchal), où se trouve le maréchal Foch à cheval entouré de drapeaux et de musiciens qui lui rendent hommages. Il est surmonté d’une allégorie le coiffant d’une couronne de lauriers. Celle-ci peut être comparée à une Victoire antique mais présente quelques adaptations (notamment son casque) dans le style « art déco ». Elle est entourée de deux trompettes ailées sur des pégases. En partie supérieure, six officiers, réalisés en ronde-bosse, portent le corps du maréchal Foch gissant sur lit de lauriers, réservé aux héros, dans une référence à l’antique – le bûcher funéraire de Patrocle pendant la guerre de Troie.
 
Gisant de Foch : profils gauche et droit.

Aucun civil sur le tombeau, le langage est celui de l’armée et de la guerre. Ces références sont omniprésentes. On les retrouve dans les clous sculptés en forme d'étoiles à six branches, symbole de l’artillerie où le maréchal fit ses premières armes, dans la frise de lauriers courant autour du tombeau et rappelant son statut de maréchal ou encore dans les décors de marqueterie de pierres, au sol, qui évoquent dans plusieurs médaillons les batailles auxquelles il a participé. Le dernier côté, le plus intime, n’échappe pas à la règle. Paul Landowski y fait figurer, en plus du nom et des dates du défunt, ses trois bâtons de maréchal, donnés par la France (bâton étoilé), par la Pologne (masse d’arme) et par la Grande-Bretagne (saint Georges combattant le dragon). En effet, Ferdinand Foch commandait également des troupes alliées à la France. Ces pays encore aujourd’hui lui rendent hommage, notamment par une couronne de coquelicots offerte par les vétérans anglais et disposée au pied de son tombeau.
 
      Le tombeau ; vue du bas-relief gauche.
 
                     Bas-relief droit et détail de la signature de Paul Landowski.

 
Le rôle du Dôme des Invalides a ainsi bien évolué depuis sa création au XVIIe siècle. D’église royale, il est devenu un lieu de mémoire national. Ce nouveau statut fut instauré au XIXe siècle puis confirmé XXe siècle. Qui d’autre, plus que le maréchal Foch, avait-t-il alors le droit d’y reposer ?

F. L.
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Le pavement de la chapelle Saint-Ambroise : bâton du maréchal Foch.
 
 
Une sur douze – L’armure de Christian Ier
 
 
    L'armure de Christian Ier.


Anton Peffenhauser – Armure du prince-électeur de Christian Ier de Saxe, 1591, Londres/Leeds, Royal Armouries, II.186. Cette armure fait partie d’une série de douze armures identiques, pour le combat à pied, réalisées par l’armurier augsbourgeois Anton Peffenhauser (1525-1603). En 1590 ou 1591, la princesse Sophie de Saxe fait appel au très renommé Anton Peffenhauser et lui commande non pas une mais douze armures similaires, afin de les offrir en présent à son mari Christian Ier à l’occasion de Noël 1591.
                   

Le prince-électeur meurt le 25 septembre de cette même année… Peffenhauser envoie tout de même ses œuvres à Dresde, où elles intègrent la Rüstkammer, l’armurerie où trois d’entre elles sont encore conservées.
 
Ces harnois sont tous faits de métal bleu paon, gravé à l’acide (eau-forte) de rinceaux et de fleurons. Ces motifs caractéristiques du style du maître augsbourgeois, ont été ensuite dorés au mercure, créant ainsi un saisissant contraste avec le fond bleu.
 
Aujourd’hui, l’aspect de ces armures à quelque peu bruni à cause de l’oxydation du métal, mais garde toute sa majesté. On peut admirer les autres exemplaires de cet ensemble notamment à la Zeughaus de Berlin, au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg ou Germanisches Nationalmuseum de Nuremberg.

 
J. A.
 
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